L’efficacité du vaccin basé sur l’ARN messager contre le mélanome se confirme, les chercheurs sont optimistes : cette technologie pourrait bien révolutionner la médecine de demain.

En décembre, les laboratoires Moderna et Merck avaient annoncé des résultats préliminaires positifs, résultats d’un essai clinique de phase 2 visant à limiter les récidives de mélanome à haut risque, le plus mortel des cancers de la peau.

Les résultats complets ont été présentés cette semaine au congrès de l’Association américaine de recherche contre le cancer.

« c’est la première fois qu’un essai randomisé (qui repose sur le tirage au sort des patients qui vont recevoir le nouveau traitement) démontre l’efficacité d’un traitement à base d’ARNm contre le cancer »

souligne Arnaud Chéret, directeur médical de la filiale française de la société américaine.

Pour les cancers de ce type, le traitement de référence après chirurgie est le Keytrudra, un anticorps monoclonal produit par Merck, qui « réveille » le système immunitaire endormi par le cancer. L’étude menée aux États-Unis et en Australie a comparé un traitement avec Keytruda seul (50 patients) ou associé au traitement expérimental de Moderna (107 patients). Vingt-quatre mois plus tard, le risque de décès ou de récidive avait été réduit de 44 % dans le second groupe.

Un vaccin personnalisé

Contrairement au vaccin contre le Covid-19, celui-ci est personnalisé. Après biopsie de la tumeur et prise de sang, un algorithme développé par Moderna et Merck permet d’identifier quels éléments sont les plus caractéristiques. « L’ARN messager va commander aux cellules de produire ces antigènes spécifiques de la tumeur, des petits bouts de tumeur qui vont préparer et activer le système immunitaire. »  Cette thérapie, appelée « néoantigénique » et pas vaccin, serait produite en quelques semaines et injectée jusqu’à neuf fois au patient (toutes les trois semaines). Si de nouvelles cellules tumorales apparaissent, il y a plus de chance qu’elles soient reconnues par les lymphocytes T (les cellules tueuses du système immunitaire).

L’essai de phase 3, avec plus de participants, doit être lancé dans l’année. Selon Moderna, il est prématuré d’évaluer le coût d’une thérapie qui va être étendue à d’autres cancers, à commencer par certains cancers du poumon également traité par Keytruda.

« Ces résultats assoient l’idée que la technologie ARNm va révolutionner la médecine de demain, prédit Sandra Fournier, la directrice de Moderna France. Et pas seulement dans les maladies infectieuses ».

Source : ouest france

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