L’année se termine (enfin) pour les quelque 30.000 étudiants en PASS (ex-PACES). Mais pour ceux qui n’ont pas obtenu leur ticket d’entrée en deuxième année d’études de santé, il est déjà temps de prévoir « l’après-PASS ». Une décision difficile pour Aglaé, Kateline et Maryam, épuisées par ces derniers mois de labeur.

Quelques semaines après la fin de leur année de PASS (parcours spécifique accès santé) (ou LSpS à Strasbourg), les étudiantes paraissent soulagées. « Pourtant, j’étais vraiment en colère quand j’ai eu les résultats, je suis restée dans mon lit pendant une semaine, j’étais dépitée… », raconte Maryam, 19 ans, étudiante à l’université Sorbonne Paris nord. Comme pour Aglaé et Kateline, leurs résultats ne se sont pas montrés à la hauteur de leurs espérances.

Entre la non compensation des notes et celles éliminatoires -autant de modalités propres à chaque université-, les trois étudiantes n’ont pas pu passer les oraux en deuxième session. Impossible donc d’entrer en deuxième année de médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie ou kiné à la rentrée prochaine. D’autres choix, voire d’autres voies, s’imposent désormais.

« Aujourd’hui, j’essaie de garder le positif pour avancer. Même si je ne passe pas, je suis fière, j’ai donné tout ce que j’ai pu« , admet Kateline, 18 ans, étudiante à l’université de Bretagne occidentale. Car pour toutes les trois, cette première année post-bac en PASS a été « très mal vécue ». Plusieurs raisons à cela : d’abord, la mise en place de la réforme du premier cycle des études de santé laissant les étudiants dans l’incertitude et l’incompréhension, la crise sanitaire et les différents confinements qui n’ont pas permis un retour en présentiel à 100% et enfin, la difficulté de cette formation, une réputation qui reste malgré la suppression de la PACES.

Autant de facteurs qui ont mis à bout les étudiantes, aussi bien physiquement que moralement. « Je m’étais préparée mentalement au PASS et j’ai eu de supers profs cette année mais on avançait tous à l’aveuglette, estime Aglaé, 20 ans, étudiante à l’université de Bordeaux. On a su plein de choses très tardivement, comment on serait évalué par exemple et parfois, on l’apprenait par d’autres universités… On nous a complètement délaissés, c’est de la maltraitance !« 

Des services de scolarité aux abonnés absents, des profs pas toujours concernés et des cours toujours plus nombreux, l’année de PASS a eu de quoi « dégoûter » les étudiantes. « J’ai fait des cauchemars pendant un mois, je n’avais plus envie de manger« , se rappelle Maryam. « Quand on a passé nos examens au second semestre, on avait des têtes de zombie mais on savait que c’était la dernière ligne droite donc c’était le soulagement ! », s’exclame Kateline.

Malgré tous leurs efforts, les trois jeunes femmes n’ont pas pu obtenir le graal. Un résultat qu’elles avaient déjà un peu anticipé pendant l’année. À la rentrée prochaine, Aglaé, Kateline comme Maryam peuvent prétendre à la L.AS (licence avec option « accès santé ») pour essayer une nouvelle fois d’entrer en deuxième année d’études de santé en 2022. « Je n’y crois pas du tout à cette deuxième chance : comment on retente quand on n’étudie pas la santé pendant un an, ou juste en mineure ? Pour moi, la L.AS, c’est un double cursus, c’est infaisable…« , assure Aglaé.

De son côté, Maryam hésite encore. L’étudiante peut entrer en licence sciences de la vie option santé dans son université parisienne dès septembre prochain. « Pour l’instant, cette licence ne me donne pas du tout envie. On n’a aucune info, nos profs se contredisent sur les modalités d’accès en deuxième année d’études de santé… Je n’ai pas du tout envie de repasser une année comme celle-là… Je suis complètement dans le flou.« 

Comme de nombreux étudiants en PASS, les trois jeunes femmes ont également pensé à poursuivre leurs études à l’étranger avec un seul objectif : devenir médecin. « Je suis déjà sur les listes d’attente en Roumanie et je prépare les examens pour entrer en médecine en Belgique également, détaille Aglaé. Les admissions se sont durcies partout mais il n’y a pas d’autres choix, il faut partir pour faire de la santé. » La Bordelaise veut impérativement utiliser toutes ses chances pour réussir et malgré les doutes, aucun autre domaine ne semble lui plaire.

Maryam, elle aussi, s’est inscrite en Belgique : « Si j’ai le concours, j’y vais car au moins je suis sûre de devenir médecin, alors qu’en passant par une L.AS 2 en France, je ne sais pas… Je me suis beaucoup remise en question cette année mais cette volonté de devenir médecin revient toujours ! » Les deux étudiantes devraient être fixées d’ici mi-juillet.

Kateline, quant à elle, a d’abord pensé à la Belgique et à la Suisse avant de se rétracter : « Il y a la distance avec ma famille, le concours à passer, la question financière… Ça fait beaucoup. » Même si elle voit son « rêve d’enfant » s’éloigner, dès le lycée, la jeune femme avait déjà envisagé un plan B. « C’est une passion plus récente, qui n’a rien à voir avec la santé mais sur Parcoursup, je n’ai pas hésité longtemps pour mes vœux : j’ai été admise en licence de droit à l’université de Rennes, se réjouit-elle. De toute façon, j’avais besoin de couper, je n’en pouvais plus mentalement des cours de sciences… Je passe à autre chose ! »

Sources:
L’Etudiant

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