La réforme de la formation de sage-femme a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale le 16 janvier 2023. Finalement repoussée de deux ans, elle entrera en vigueur à la rentrée 2024 pour les étudiants qui débuteront leur cursus en maïeutique.
Il faudra désormais compter six années d’études pour devenir sage-femme. La réforme, annoncée en 2021 pour une mise en place à la rentrée 2022, a finalement été repoussée de deux ans, comme l’avaient demandé les sénateurs en octobre dernier.
Les étudiants qui entreront en PASS (parcours spécifique accès santé) ou en L.AS (licence avec option « accès santé) à la rentrée 2023 et qui intégreront une formation en maïeutique l’année suivante, en septembre 2024, bénéficieront de la réforme.
Un troisième cycle d’études de sage-femme
En adoptant définitivement la proposition de loi « visant à faire évoluer la formation de sage-femme », l’Assemblée nationale a également donné le coup d’envoi d’une longue réforme à mettre en place. Plus concrètement, la formation de sage-femme sera désormais répartie en trois cycles :
- Un premier cycle sur trois ans contenant obligatoirement une première année de PASS ou de L.AS, puis deux premières années de maïeutique ;
- Un deuxième cycle regroupant une quatrième et cinquième année d’études ;
- Un troisième cycle, sur un an, cette fameuse sixième année qui aboutit au statut de docteur en maïeutique.
- Ainsi, après leur PASS ou leur L.AS, lorsqu’ils entreront en école de maïeutique à la rentrée 2024, les étudiants auront encore cinq années d’études avant d’être diplômés.Les étudiants actuellement en PASS, L.AS qui intègreront une formation de sage-femme à la prochaine rentrée ainsi que ceux actuellement en maïeutique ne sont pas concernés par la réforme et seront diplômés à bac+5.
Une refonte des programmes de la formation de sage-femme
Cette sixième année d’études va également entraînement une refonte des maquettes pédagogiques. « On n’a pas encore de certitude sur ce qui va être décidé mais on sait qu’il y aura une réforme de l’ensemble des cycles, de la deuxième à la sixième année d’études, pour adapter les programmes aux besoins de la profession. Ça fait dix ans que la maquette n’a pas été revue… », explique Loona Mourenas, porte-parole de l’ANESF (association nationale des étudiants sages-femmes).
L’objectif n’était pas d’alourdir les programmes déjà bien remplis chaque année mais plutôt « d’étaler » ou de « réagencer » la maquette.
« Par exemple, on aimerait pouvoir étudier les pathologies dès le premier cycle et non pas seulement à partir du deuxième cycle. On pourra ainsi être plus experts dans les pathologies qu’on rencontre le plus souvent. L’objectif c’est de faire en sorte que les matières soient plus proches des situations que l’on aura à gérer sur le terrain. »
Vers des périodes de stages étendues dans les lieux différents ?
Les périodes de stages pourraient également être étendues. L’ANESF espère que d’autres lieux de stage seront proposés comme en maisons de naissance, en PMI, en libéral, dans les centres d’orthogénie pour sortir du système « hospitalo-centré ».
La loi prévoit à ce titre la création du statut de maître de stage universitaire pour encadrer les étudiants sages-femmes. « Jusqu’à présent, on était encadré par… La sage-femme avec qui on faisait notre garde. Rien n’était cadré, tout dépendait des établissements », confirme la représentante de l’ANESF, pour qui ce statut est une véritable avancée.
La maïeutique, considérée comme une filière médicale
La loi prévoit également d’autres avancées en matière d’intégration des établissements de formation au système universitaire.
« Cela parait symbolique mais nous allons enfin être reconnus comme une formation médicale et non paramédicale« . Cette intégration devra être « totale » d’ici 2027
Cela concerne le statut des maîtres de stage universitaires mais aussi la gestion financière des écoles de maïeutiques. Gérées par les régions, elles dépendront directement de l’Etat. De quoi accorder de nouveaux droits aux étudiants et notamment l’accès aux bourses sur critères sociaux du CROUS, au restaurant universitaire et aux logements du CROUS.
« Nous pourrons également suivre des cours en commun avec les étudiants en médecine, pharmacie et odontologie. Cela rapprochera nos professions et puis nous serons également mieux représentés au sein du conseil universitaire qui valide par exemple les modalités des examens et l’organisation de l’année », estime Loona Mourenas.
Malgré ces grandes avancées, l’ANESF va maintenant plaider en faveur de la revendication financière des étudiants sages-femmes. L’association demande le versement de primes lorsque les stages sont effectués pendant les jours fériés, les week-ends et les gardes de nuit, comme cela est déjà le cas pour les autres professions médicales. La quête de reconnaissance n’est donc pas terminée.
SOURCE : l’étudiant
https://www.letudiant.fr/etudes/medecine-sante/la-sixieme-annee-d-etudes-de-sage-femme-definitivement-adoptee-par-l-assemblee-nationale.html : La sixième année d’études de sage-femme adoptée