« Ce n’est pas parce qu’on est une femme qu’on connaît mieux le métier de sage-femme »

Au cinéma le 15 mars 2023, le film Sage-homme raconte l’histoire de Léopold, un étudiant qui rêvait de devenir médecin mais qui intègre, à sa grande déception, l’école de sage-femme. Un échec qui va s’avérer une révélation, de quoi donner de l’espoir aux étudiants sur leurs choix d’orientation.

L’histoire démarre sur un échec. Deux ans que Léo se prépare pour espérer entrer en études de médecine, c’est sa dernière chance. Arrivé 511e au classement, il n’a plus beaucoup de choix : ce sera finalement maïeutique, autrement dit, sage-femme. La douche froide pour cet étudiant qui a grandi dans un univers plutôt masculin.

Apprendre à se relever d’un échec

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’au début du film, l’étudiant en blouse rose ne fait aucun effort. « Il n’a pas honte du métier puisqu’il ne le connaît pas mais il a honte de son échec et de ce que les autres pourraient penser de cet échec. Il se renferme sur lui-même, se prend pour une personne qu’il n’est pas parce qu’il est frustré, il se met des barrières mentales »

C’est Nathalie, la « Chuck Norris de la maternité », qui va réussir à le faire changer d’avis. « Elle lui montre qu’il n’est pas là par hasard, qu’il peut réussir, que ce n’est pas parce que tu es tombé une fois que tu ne peux plus te relever », poursuit l’acteur. Selon Melvin Boomer, c’est justement cette transmission qui permet de se relever, dans le film, mais aussi dans la vie.

Pourtant, les deux personnages sont assez différents l’un de l’autre. « Dans le film, Nathalie va être plus qu’une mentor ou une boss pour Léopold, elle va être une accompagnante, elle lui donne confiance en lui en lui disant que la seule chose à faire, c’est de se donner à fond. »

« À tout moment tu peux saisir une opportunité qui va changer ta vie »

Beaucoup d’étudiants peuvent se reconnaître dans le film : après tout ce qu’ils ont subi avec la crise sanitaire, certains veulent lâcher l’affaire mais en fait, le film montre vraiment que à tout moment tu peux saisir une opportunité qui va changer ta vie et te montrer où est ta place. »

En finir avec les métiers genrés

Car ce que le film montre aussi, c’est que le métier de sage-femme peut être vu comme un métier par défaut, presque une alternative décevante à la médecine. Et malheureusement pour Léo, c’est aussi un monde de femmes. Convaincu que ce n’est pas pour lui, il compare les sages-femmes à « un truc de tafiole ». Et forcément, lorsqu’on lui propose de mettre une blouse rose, l’étudiant croit à une blague. « Ce n’est pas une atteinte à ta virilité, ça permet seulement de savoir qui tu es », rétorque Nathalie.

Une image accentuée mais qui n’est peut-être pas totalement éloignée de la réalité.

« On avance sur les mentalités mais je pense qu’aucun métier ne devrait être genré. »

C’est ce que je pense en tant qu’acteur, souligne Melvin Boomer.

 Je pense que ce n’est pas parce que tu es une femme que tu connais mieux l’intimité de la femme, la manière d’accoucher et un homme ou une femme ne sera pas meilleur pédagogue. Je crois qu’on trouve sa place, quel que soit son sexe, s’il y a une transmission, si on arrive à travailler ensemble, pour le meilleur, pour donner la vie.« 

Sage-homme est donc un film féministe qui prône l’égalité homme-femme : « Il n’y a pas plus grande égalité que l’acceptation d’un homme dans l’intimité de la femme. On essaie de désexualiser le métier dans le film, on le dégenre mais il doit être dégenré, il n’y a que 3% d’hommes sages-femmes, c’est ouf ! » Comme l’acteur, son personnage Léopold se rend compte de la chance, pour un homme, de faire ce métier : « J’ai la chance d’accéder à un monde auquel peu d’hommes ont accès. J’étais pas prêt, c’est un cadeau, un honneur. »

Un film crédible sur le métier de sage-femme

Pour les spectateurs aussi, le film est un bon moyen de (re)découvrir la réalité du métier. Rien n’est épargné, du côté des sages-femmes, l’organisation du service, la cadence, le manque de reconnaissance, le rapport avec les médecins, les responsabilités, la mort…

Du côté des étudiants, la possibilité de prendre une passerelle pour accéder à médecine, l’idée de faire ses études à l’étranger, d’un monde réservé à une élite, de se faire appeler « machin » ou « le petit stagiaire » pendant ses stages, beaucoup de situations sont aussi mises en avant.

« Lors des avant-premières, les étudiants et les sages-femmes nous ont dit que le film était très crédible, assure Melvin Boomer. Ce n’est pas un documentaire, attention, mais tu vas voir un film où tu suis la vie d’un jeune homme et son ouverture d’esprit au fur et à mesure donc le spectateur apprend en même temps et va ressortir avec autant de réponses que de questions, si ce n’est plus. »

Source : L’Etudiant

reposté par : prépa santé strasbourg exactétudes

https://www.letudiant.fr/etudes/medecine-sante/sage-homme-ce-n-est-pas-parce-qu-on-est-une-femme-qu-on-connait-mieux-le-metier-de-sage-femme.html : En finir avec les métiers genrés, sage-femme :
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