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Ils ont suivi une, deux ou trois années de L.AS mais en arrivant en deuxième année de médecine, maïeutique, odontologie ou pharmacie, ces étudiants doivent parfois suivre des cours supplémentaires pour se remettre à niveau. Ce qui est parfois vu comme une punition s’avère pourtant indispensable à leur réussite.

Un niveau disparate en deuxième année d’études de santé

Globalement, les universités sont assez unanimes pour dire que le niveau est disparate entre les étudiants de PASS et de L.AS voire même entre les étudiants de L.AS eux-mêmes.

« Comment imaginer qu’on ait le même niveau scientifique quand on a étudié quatre jours sur cinq des sciences humaines et sociales (pour certains étudiants en L.AS, ndlr) ? On a une classe à deux vitesses et c’est difficile d’avoir une approche individuelle », confirme Marc Hazzan, doyen de la faculté de médecine de l’université de Lille.

C’est d’ailleurs ce qu’a constaté Perrine, 19 ans, en deuxième année d’études de pharmacie à l’université de Picardie Jules Verne à Amiens. Après une première année de L.AS en sciences de la vie et de la Terre, l’étudiante se rend compte qu’elle a des matières à rattraper : en immunologie, en thermochimie ou en physiologie de l’appareil urinaire par exemple.

« Certains profs nous disent : ‘On l’a déjà vu en PASS…’ mais non, pas tous. Ils nous balancent le cours magistral et on arrive en ED (enseignement dirigé) sans savoir, donc on doit se débrouiller. » L’étudiante en pharmacie passe donc du temps à refaire des exercices, à apprendre ses cours « pendant que les autres avancent ». « Venir d’une filière différente, pour l’instant, c’est un handicap« , assure-t-elle.

Des méthodologies de travail différentes entre PASS et L.AS

D’autant qu’en dehors des connaissances scientifiques ou spécifiques à leur nouvelle discipline, les étudiants de L.AS ont développé une méthode de travail pas toujours adaptée aux études de santé. « En PASS, c’est du par cœur en grande quantité alors qu’en L.AS, il y a une plus grande polyvalence », constate Clarisse.

Un avis partagé par Perrine qui parle de bachotage pour les uns et de démarche scientifique pour les autres. « Quand on a su qu’on allait être évalué sur des QROC (questions à réponse ouverte et courte) cette année, c’était compliqué pour les PASS. Mais de mon côté, le plus difficile, c’est de retenir le moindre détail alors qu’en licence, on nous demandait plus de comprendre. Or, en début d’année, il y a beaucoup de par cœur. »

Un accompagnement facultatif dans la plupart des universités

Le plus souvent donc, des heures de soutien, de révision, de méthodologie sont proposées aux étudiants de deuxième année de médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie dans les universités.

Chacun a sa méthode : 25 heures facultatives sur les matières fondamentales à l’université de Caen, du contenu dématérialisé disponible toute l’année à suivre obligatoirement une demi-journée par semaine pour les étudiants de L.AS à Grenoble et des cours de remédiation au premier semestre pour les étudiants qui ont le plus de difficultés à Lille.

« On leur fait passer un test sur les matières scientifiques et les 20% moins bons élèves doivent suivre ce cours. Ils n’ont pas le choix. On a instauré cela en fonction des redoublements en deuxième année donc on se base sur des statistiques et grâce à cela, ils y arrivent », défend Marc Hazzan

Une stigmatisation des étudiants en L.AS qui persiste

Le risque, en proposant ces accompagnements, est d’accentuer l’idée qu’un parcours – le PASS – est plus adapté que l’autre – la L.AS – pour suivre des études de santé. À Lille, Marc Hazzan le confirme, certains étudiants voient ces cours supplémentaires comme des contraintes, au départ, avant de voir le résultat.

Mais cela ne suffit pas toujours. Les étudiants eux-mêmes questionnent leur niveau, selon s’ils viennent de PASS ou de L.AS. « Il y a toujours des gens qui nous demandent ce qu’on fait là, encore plus quand on a suivi une L.AS non scientifique, raconte Perrine. Je l’ai mal vécu parce que la L.AS est pourtant difficile, c’est vraiment kif-kif par rapport au PASS donc c’est comme si je ne méritais pas ma place. »

Un sentiment partagé par, Axelle, 18 ans, étudiante en deuxième année de médecine à la faculté Lyon Est. « La fac nous a très vite rassurée sur notre niveau et pour moi, ce que je n’avais pas vu, personne ne l’avait vu. Mais certains PASS nous considèrent comme des tricheurs parce que la L.AS serait plus facile alors qu’on a tout autant travaillé. Il faut que les mentalités changent. »

Mettre tous les étudiants « dans le même moule »

Pour autant, pas question de se reposer sur ses acquis. Selon Clarisse, quel que soit le parcours, il y a forcément des notions à revoir. « Il y a un minimum de connaissances scientifiques à avoir mais tous n’ont pas besoin d’être en biologie pour réussir. Car le raisonnement clinique n’est pas lié à des compétences uniquement scientifiques », rassure Emmanuel Touzé, doyen de la faculté de médecine de l’université de Caen.

D’après lui, les difficultés se rattrapent rapidement parce que les élèves sont « des bosseurs ».

À Grenoble, Olivier Palombi l’assure, « en l’espace de deux ou trois mois », l’écart de niveau « cesse ». C’est probablement ce qu’il y a d’ailleurs de plus paradoxal selon lui : « Imposer une diversité de profils pour mettre ensuite les étudiants dans le même moule. »

Difficile de savoir si la majeure en L.AS est réellement utile aux étudiants en deuxième année finalement. En odontologie, Clarisse estime que la chimie lui est utile. Axelle y voit une ouverture d’esprit plus importante qui se sera probablement « super importante pour la suite ». C’est d’ailleurs tout l’enjeu de la réforme…

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